Gérez votre état d'esprit d'investisseur/La finance comportementale

Retenez ces leçons de l'histoire des marchés pour construire votre patrimoine

Retenez ces leçons de l'histoire des marchés pour construire votre patrimoine

par James Parkyn

Les lecteurs de ce blog connaissent l'importance que nous accordons à l'adoption d'une perspective à long terme sur les marchés.

C'est pourquoi nous examinons chaque année le résumé de l’annuaire des rendements de l'UBS Global Investment. Cet annuaire est une ressource remarquable qui examine les rendements historiques de 35 marchés mondiaux depuis 1900.

L'édition de cette année est la 25e. Historiquement, elle a été publié par le Credit Suisse Research Institute et rédigé en collaboration avec Paul Marsh et Mike Staunton de la London Business School et Elroy Dimson de l'Université de Cambridge. Nous sommes reconnaissants à UBS d'avoir décidé de poursuivre sa production et la collaboration avec ses auteurs après la fusion avec le Credit Suisse en 2023.

L'un des thèmes abordés dans l'édition de cette année est le risque d'investissement et les extrêmes des performances des marchés mondiaux - bonnes et mauvaises - depuis 1900.

Les investisseurs prennent des risques pour obtenir des rendements, mais la volatilité des marchés peut parfois mettre à l'épreuve les nerfs des investisseurs les plus expérimentés. Ce fut certainement le cas en 2022, l'une des pires années pour les rendements des actions et des obligations.

En effet, l'annuaire montre que la performance des obligations d'État américaines en 2022, corrigée de l'inflation, a été la pire depuis 1900, avec une marge d'environ 15 points de pourcentage. Le rendement réel des obligations américaines a été d'environ -35 %, contre un rendement historique moyen de 2,2 %. Malheureusement, les rendements des actions ont également été médiocres en 2022. Le marché boursier américain a généré un rendement réel d'environ -30 %, contre une moyenne de 8,4 %.

Il est inhabituel que les obligations soient plus volatiles que les actions, comme le montrent les données fournies par l'annuaire. Les six pires épisodes pour les investisseurs en bourse ont été le krach de Wall Street et la Grande Dépression de 1929, le choc pétrolier et la récession de 1973-1974, l'éclatement de la bulle Internet en 2000-2002 et la crise financière mondiale de 2008-2009.

Depuis le début du siècle, nous avons connu notre lot de périodes difficiles. L'annuaire le souligne : "En 24 ans d'existence, le XXIe siècle a déjà l'honneur douteux d'avoir connu quatre marchés baissiers, dont deux figurent parmi les quatre pires de l'histoire.

Bien que cette observation suffise à faire réfléchir tout investisseur sur le caractère risqué des actions, il est important de garder à l'esprit deux leçons tirées de l'histoire des marchés.

Premièrement, les actions se sont toujours remises des marchés baissiers pour atteindre de nouveaux sommets. Toutefois, le temps nécessaire à la reprise a été très variable.

Sur le marché boursier américain, de loin le plus important au monde, la reprise s'est produite en quelques mois, comme ce fut le cas après le marché baissier COVID de 2020, ou sur une période de plusieurs années, en particulier si l'on tient compte de l'inflation.

Par exemple, après l'éclatement de la bulle technologique en mars 2000, il a fallu sept ans et demi entre le début du marché baissier et la reprise complète en juillet 2007. Peu après, la crise financière a frappé, provoquant un nouvel effondrement. Cette fois, il a fallu quatre ans pour que le marché se rétablisse. Ensemble, ces deux marchés baissiers ont constitué ce que l'on appelle la décennie perdue des actions américaines.

La deuxième leçon est que les bonnes périodes du marché boursier ont tendance à durer plus longtemps que les mauvaises et à générer des gains bien supérieurs aux pertes subies pendant les marchés baissiers. L'annuaire fournit des données sur quatre "âges d'or" pour les investisseurs en bourse, chacun couvrant une décennie. Il s'agit des reprises qui ont suivi la première et la deuxième guerre mondiale, de la période d'expansion des années 1980 et du boom technologique des années 1990.

Au cours de la période 1980-1989, les rendements réels des actions ont été de 357 % sur le marché américain et de 247 % à l'échelle mondiale. Le boom technologique de 1990-1999 a produit un gain de 276 % aux États-Unis et de 114 % au niveau mondial (un chiffre tiré vers le bas par les faibles performances du Japon). Conclusion ? Pour participer aux reprises des marchés et profiter des périodes fastes, il faut rester investi pendant les périodes difficiles, plus courtes mais douloureuses.

Comme nous l'avons vu dans un récent article de blog, les actions ne sont pas sans risque, même sur de longues périodes, mais elles vous offrent la meilleure chance de dépasser l'inflation et d'accroître votre patrimoine en termes réels. Une diversification globale et un rééquilibrage discipliné atténueront le choc des périodes négatives sur les marchés et vous permettront de profiter des périodes de hausse plus longues et plus rentables.

Si vous investissez depuis un certain temps, vous avez déjà connu des périodes fastes et néfastes sur les marchés. Lorsque le prochain marché baissier surviendra, il est important de se rappeler l'histoire des marchés ainsi que votre expérience personnelle. Ces réflexions vous donneront la confiance nécessaire pour rester patient et éviter de rater la prochaine hausse.

Pour plus de commentaires et d'idées sur l'investissement et les finances personnelles, n'oubliez pas d'écouter notre dernier podcast Sujet Capital et de vous abonner pour ne jamais manquer un épisode. Et téléchargez votre exemplaire gratuit de notre populaire livre électronique Les 7 péchés capitaux du placement.

Comment éviter de se faire piéger par le biais de la rétrospection

Comment éviter de se faire piéger par le biais de la rétrospection

par James Parkyn

Fin 2021, Jason Zweig, chroniqueur financier au Wall Street Journal, a demandé à ses lecteurs de deviner comment plusieurs marchés financiers allaient se comporter au cours de l'année à venir, ainsi que le niveau des taux d'intérêt à la fin de l'année.

Au mois de décembre suivant, Jason Zweig a de nouveau interrogé les mêmes lecteurs. Cette fois, il leur a demandé d'essayer de se souvenir de ce qu'ils avaient prédit l'année précédente. Il a ensuite comparé leurs souvenirs à ce qui s'était réellement passé en 2022.

Il a appelé ce petit questionnaire le "Hindsight Bias Buster" qui se traduit à “La tromperie du biais de rétrospection”, et il n'est donc pas surprenant que les lecteurs se soient trompés lorsqu'ils ont essayé de se souvenir de ce qu'ils avaient prédit un an plus tôt.

Vous vous souviendrez que 2022 a été une année terrible pour les investisseurs, marquée par une flambée des taux d'intérêt et des pertes à deux chiffres sur les marchés boursiers et obligataires américains. Lorsque les lecteurs de Zweig ont repensé à leurs prévisions, ils se sont souvenus avoir été beaucoup moins optimistes au début de l'année qu'ils ne l'avaient été en temps réel.

La raison de cet écart peut être attribuée à ce que les psychologues comportementaux appellent le biais de rétrospection. C'est lorsque votre connaissance de ce qui s'est réellement passé façonne vos croyances sur ce que vous aviez prédit. Comme l'explique Zweig : "Cela nous fait penser que nous avions une meilleure idée du déroulement de l'année écoulée que nous ne l'avions en réalité, ce qui, à son tour, nous rend plus confiants dans nos intuitions pour cette année que nous ne devrions probablement l'être".

Voyons ce qu'il en est de l'année écoulée et de l'année en cours. Après une année 2023 profitable sur les marchés, il peut être difficile de se rappeler que de nombreux observateurs faisaient des prédictions sombres au début de l'année. À l'époque, ils prévoyaient que les taux d'intérêt élevés provoqueraient une récession qui, à son tour, nuirait aux marchés. En réalité, l'économie s'est avérée très résistante et la perspective d'une baisse des taux d'intérêt a provoqué une hausse massive des marchés boursiers en fin d'année.

Aujourd'hui, il serait naturel de se bercer d'illusions en pensant que l'on savait depuis le début que les marchés allaient rebondir en 2023. Et cette vision rétrospective déformée pourrait vous inciter à faire preuve d'un excès de confiance pour deviner comment se déroulera 2024. Toutefois, comme nous le rappelons souvent à nos lecteurs, il est impossible de prédire ce que l'avenir nous réserve.

Le biais de récence est un piège psychologique étroitement lié au biais de rétrospection. Il s'agit de la tendance à accorder plus d'importance aux événements survenus dans un passé récent. Par exemple, l'envolée du marché boursier américain au cours de l'année écoulée peut vous inciter à vous retirer des autres marchés mondiaux et à placer tous vos avoirs dans des actions au sud de la frontière.

Si nous regardons plus loin dans l'histoire, nous verrons le danger de ce type de raisonnement. Par exemple, après la hausse exceptionnelle du marché américain durant la période des dot.com dans les années 90, les investisseurs ont souffert durant la période 2000-2009, connue sous le nom de "décennie perdue" pour les actions américaines. Au cours de ces années, l'indice S&P 500 a enregistré l'une de ses pires performances sur dix ans, avec un rendement composé annualisé de moins 0,95 %, selon Dimensional Fund Advisors.

Que peut-on dire de 2024 sans faire de prédictions ? La hausse des taux d'intérêt a amélioré la situation à long terme des investisseurs. Bien sûr, cela ne signifie pas nécessairement que 2024 sera une année positive pour les actions ou les obligations, mais comme le note Vanguard dans ses perspectives pour 2024 : "Pour les investisseurs bien diversifiés, la permanence de taux d'intérêt réels plus élevés est une évolution bienvenue. Elle constitue une base solide pour les rendements à long terme ajustés au risque."

L'antidote au biais de rétrospection et au biais de récence est un plan financier solide reposant sur un portefeuille largement diversifié qui reflète votre tolérance au risque. Il s'agit ensuite de rester investi dans les bons comme dans les mauvais moments, en laissant patiemment les marchés faire leur travail au fil du temps.

Pour plus de commentaires et d'idées sur l'investissement et les finances personnelles, n'oubliez pas d'écouter notre dernier podcast Sujet Capital et de vous abonner pour ne jamais manquer un épisode. Et téléchargez votre exemplaire gratuit de notre populaire livret électronique Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Il est conçu pour les jeunes qui commencent à investir, mais ses conseils s'appliquent aux investisseurs de tout âge.

Les jeunes doivent développer leur capital financier et humain

Les jeunes doivent développer leur capital financier et humain

par James Parkyn

Nombreux de nos clients nous demandent d'aider leurs enfants à commencer à se constituer un patrimoine en utilisant notre approche de l'investissement qui a fait ses preuves.

Ils savent qu'en matière d'épargne et d'investissement, plus on commence tôt, mieux c'est. En fait, beaucoup m'ont dit qu'ils regrettaient de ne pas avoir commencé beaucoup plus tôt eux-mêmes. Ces parents considèrent l'investissement comme une compétence essentielle dans la vie et veulent que leurs enfants commencent le plus tôt possible.

C'est pourquoi j'ai rédigé notre nouveau livret électronique, Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Je voulais présenter les concepts clés dans un format facile à lire, accessible et pertinent pour les jeunes. À en juger par les réactions positives que nous avons reçues jusqu'à présent, ce guide a séduit les lecteurs.

Il couvre sept compétences essentielles en matière d'investissement en seulement 28 pages. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que la première d'entre elles s'intitule "Pour commencer". En matière d'investissement, comme pour beaucoup de choses dans la vie, plus de la moitié de la bataille consiste à faire le premier pas. J'ai d'ailleurs souvent pensé que le célèbre slogan de Nike aurait dû être : "Juste commencez" ou "Just Start It" en anglais.

Les barrières psychologiques ne sont pas faciles à surmonter. Mais en commençant dès maintenant, vous prenez l'habitude d'épargner, vous donnez à votre argent plus de temps pour fructifier et vous renforcez votre confiance pour faire face aux fluctuations du marché et prendre des décisions financières intelligentes.

Parmi les autres sujets abordés dans le livret électronique, citons l'importance de cultiver un état d'esprit d'investisseur, de comprendre les biais comportementaux, de diversifier pour réduire les risques et de contrôler ses émotions.

Une autre compétence abordée est la gestion du capital humain. Les médias n'accordent que très peu d'attention à cette question, qui revêt pourtant une importance cruciale, en particulier pour les jeunes épargnants.

Le capital humain est votre potentiel à générer des revenus tout au long de votre vie. Il peut être défini comme la valeur actuelle de tous les revenus futurs du travail et, pour la plupart des gens, il s'agit de l'actif le plus précieux. Pour les jeunes, il représente un chiffre énorme et est d'autant plus précieux qu'il vous protège contre l'inflation - les salaires ont tendance à augmenter avec le temps.  

Vous pouvez accroître votre capital humain par l'éducation, la formation et le développement des compétences interpersonnelles. Vous devez également le protéger. Pour se faire, il existe des outils tels que l'assurance invalidité, qui est moins populaire que l'assurance vie, mais qui est statistiquement beaucoup plus susceptible d'être nécessaire.

Si vous êtes comme la plupart des gens, vous serez riche en capital humain au début de votre vie professionnelle, mais pauvre en capital financier. Au cours de votre carrière, votre objectif devrait être de convertir votre capital humain en capital financier en gagnant de l'argent, en épargnant et en prenant les bonnes décisions d'investissement.

Je vous encourage à télécharger votre exemplaire gratuit de Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants, quel que soit votre âge. Si vous avez des questions ou des commentaires à ce sujet, n'hésitez pas à m'en faire part. Et n'hésitez pas à nous contacter si nous pouvons vous aider à répondre aux besoins financiers de votre famille.

Pour plus d'informations sur l'investissement et le financement personnel, écoutez notre balado Sujet Capital sur notre site web ou partout où vous recevez vos podcasts.

Voici une meilleure façon de réévaluer la notion du risque

par James Parkyn

En tant que conseillers en investissement et gestionnaires de portefeuille, notre travail consiste à tirer parti des rendements des marchés mondiaux tout en contrôlant le risque du portefeuille. Nous y parvenons en maximisant la diversification, en minimisant les coûts et en cherchant à rendre les portefeuilles aussi efficaces que possible sur le plan fiscal.

Un élément essentiel de ce travail consiste à adapter le risque du portefeuille à la tolérance au risque de nos clients. Votre tolérance au risque dépend non seulement de votre degré de tolérance à l'incertitude, mais aussi de votre capacité à prendre des risques compte tenu de votre âge, de votre situation financière et de vos objectifs dans la vie.

Le printemps dernier, Ken French, en association avec la firme Dimensional, a publié un essai intitulé Cinq choses que je connais sur l’investissement. Ken French, professeur au Dartmouth College, est un géant du monde de la finance, surtout connu pour son travail avec un lauréat du prix Nobel, Eugene Fama.

La première partie de son essai portait sur le risque. Le professeur French a proposé une définition du risque qui s'écarte des concepts techniques de la finance tels que la volatilité, l'écart-type et le bêta. Il a plutôt défini le risque comme "l'incertitude sur la consommation au cours d’une vie".

Il explique que les gens investissent parce qu'ils veulent utiliser leur patrimoine dans le futur pour atteindre des objectifs importants, comme jouir d'une sécurité financière, soutenir les personnes et les causes qui leur tiennent à cœur et prendre une retraite confortable. Le risque est l'incertitude par rapport à la quantité de richesse nécessaire pour atteindre ces objectifs au cours de votre vie.

"Certains prévoient de dépenser tout l'argent pour eux-mêmes, par exemple pour se nourrir, se loger, voyager, se divertir et se soigner", explique le professeur French. "D'autres prévoient de consacrer une partie de leur patrimoine à des contributions politiques, à des dons caritatifs ou à des cadeaux et legs à leurs enfants... Les investisseurs désirent un rendement espères élever car il augmente la richesse attendue qui sera disponible pour être dépensée ou donnée. Vice versa, les investisseurs ayant une aversion pour le risque préfèrent moins d'incertitude quant à leur richesse future."

Dans cette optique, l'auteur financier Morgan Housel fait quelques observations importantes dans son livre The Psychology of Money à propos du risque et des événements et comment des évènements imprévus peuvent mettent en péril votre richesse future.

"Un plan n'est utile que s'il peut survivre à la réalité", écrit Housel dans cet extrait de son livre. "Et un avenir rempli d'inconnues est la réalité de tout le monde".

Selon Housel, survivre aux inconnues futures pour constituer un patrimoine destiné à être consommé toute une vie se résume à trois choses.

  • Tout d'abord, plus que des rendements élevés, vous voulez être indestructible financièrement. En d'autres termes, vous ne voulez pas prendre le genre de risques qui épuiseront votre patrimoine et vous empêcheront de profiter de la puissance de la capitalisation à long terme.

  • Deuxièmement, la partie la plus importante de votre plan financier est de vous préparer à ce que les choses ne se passent pas comme prévu. Il suffit de penser à la pandémie, à la guerre en Ukraine ou à la hausse des taux d'intérêt pour savoir que vous devez vous attendre à l'inattendu. "La marge d'erreur - souvent appelée marge de sécurité - est l'une des forces les plus sous-estimées en finance. Elle se présente sous de nombreuses formes : Un budget frugal, une pensée souple et un calendrier flexible - tout ce qui vous permet de vivre heureux avec une multitude de résultats éventuels."

  • Troisièmement, Housel écrit qu'il est vital d'avoir une "personnalité équilibrée" - optimiste quant à l'avenir, mais paranoïaque par rapport à ce qui peut vous empêcher d’atteindre cet avenir désiré. Selon Housel, l'optimisme raisonnable consiste à croire que les chances sont en votre faveur pour que les choses s'arrangent avec le temps, même si vous savez qu'il y aura des difficultés en cours de route. Pour parvenir à cet avenir optimiste, il faut prendre des décisions prudentes et maintenir le cap lorsque les choses semblent sombres.

Nous devons accepter le risque et faire face à l'incertitude pour constituer un patrimoine et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. L'essentiel est de comprendre les risques que vous prenez, de vous assurer qu'ils correspondent à votre tolérance au risque et de les contrôler avec prudence et constance au fil du temps.

Je vous encourage à lire l’essai de Ken French pour bénéficier de ses autres observations sur l'investissement. Je vous invite également à télécharger le dernier épisode de notre podcast Sujet Capital dans lequel nous discutons de l’essai en détail.

Posez-vous cette simple question avant de changer de portefeuille

par James Parkyn

Nous savons que dans le domaine de la finance comportementale, les gens ont tendance à ressentir la douleur des pertes beaucoup plus profondément que la joie des gains. C'est pourquoi un marché baissier comme celui que nous avons connu cette année peut être si difficile à encaisser.

Lorsque les marchés deviennent turbulents, la plupart des investisseurs savent qu'ils doivent maîtriser leurs émotions. Mais dans le feu de l'action, lorsque les marchés s'effondrent, ce n'est pas facile.

Il y a tellement d'incertitude. Vous ne savez pas à quel point le marché baissier va s'aggraver ni combien de temps ça va durer. Il vaut mieux ne pas cherchez l'aide des médias. Les commentateurs boursiers ont tendance à se concentrer sur le négatif et à régurgiter des clichés comme « C'est un marché de sélectionneurs de titres » ou « Acheter et conserver, c'est fini ».

Ces banalités encouragent les gens à changer leurs investissements, mais si vous êtes tenté de vous écarter de votre plan financier à long terme, posez-vous une question simple: et ensuite?

Une fois que vous avez pris la décision de vendre des actions pour éviter de nouvelles pertes, que se passe-t-il ensuite? À un moment donné, vous devrez racheter. Mais comment saurez-vous quand c’est sans dangers? En attendant, vous risquez de manquer des rendements lorsque les marchés rebondiront.

Ou vous pourriez être persuadé d'acheter un fonds commun de placement géré activement en fonction de ses performances passées. Cependant, nous savons que seulement 18% des fonds d'actions canadiennes activement gérés ont surpassé leur indice de référence au cours de la période de 10 ans jusqu'en décembre 2021, selon les données de S&P SPIVA Canada. Les fonds américains et internationaux gérés activement ont des antécédents tout aussi lamentables.

Si le fonds commun de placement que vous avez choisi sous-performe, alors quoi? Allez-vous à la recherche d'un autre fonds dans l'espoir qu'il fera mieux? Ou peut-être tenterez-vous la sélection d'actions individuelles même si nous savons que les investisseurs ont tendance à s'en tirer encore moins bien lorsqu'ils essaient cette approche.

Dans une chronique pertinente, David Booth, président exécutif de Dimensional Fund Advisors, reconnaît que l'incertitude des marchés et de la vie est très difficile pour les gens. Cependant, il observe également que l'incertitude s'accompagne d'opportunités.

 "La plupart de ce qui se passe dans nos vies est imprévisible et il est impossible de prévoir l'avenir", écrit Booth. « Mais vous pouvez vivre pleinement votre vie sans savoir ce qui va se passer. Et vous pouvez avoir une bonne expérience d'investissement sans prévoir ce que le marché va faire, car vous n'essayez pas de deviner quelles entreprises réussiront et quand. Vous investissez dans l'ingéniosité des gens pour résoudre les problèmes et améliorer le fonctionnement de leur entreprise. »

Bien qu'il soit impossible de prédire l'évolution future des marchés, nous pouvons contrôler le niveau de risque que nous prenons ; dans quelle mesure nous diversifions nos investissements ; et vers qui nous nous tournons pour obtenir des conseils financiers.

Lorsque nos émotions commencent à bouillir, nous pouvons nous rappeler que la clé du succès en matière d'investissement est de rester investi dans les marchés suffisamment longtemps pour que le rendement composé opère sa magie. Le blogueur Ben Carlson l'a expliqué ainsi : "Le fondement de ma philosophie d'investissement repose sur l'idée qu'il est préférable de penser et d'agir à long terme. Mais il faut survivre le court terme pour arriver au long terme. »

Votre objectif devrait être de prendre des décisions fondées sur un plan financier bien structuré et sur une approche d'investissement éprouvée et fondée sur des données probantes.

Et que fait-on par après? Ensuite, vous faites face à l'avenir avec courage et optimisme et vous laissez le temps faire son travail.

Pour plus d'informations sur la façon de naviguer sur les marchés, veuillez télécharger notre livre électronique Les sept péchés capitaux du placement. Et si vous n'êtes pas déjà un auditeur de notre balado mensuel Sujet Capital, je vous encourage à télécharger le dernier épisode et à vous abonner pour recevoir les prochains épisodes.

C’est un moment terrible pour vendre des obligations

par James Parkyn

La plupart des lecteurs de cet article connaissent la fâcheuse tendance de certains investisseurs à acheter au prix fort et à vendre au plus bas. Ils se précipitent sur les marchés en hausse et s’enfuient lorsqu’ils retombent.

C’est une tendance que nous observons habituellement sur le marché boursier, bien que cette année, les investisseurs américains aient fait preuve de patience face à la chute des marchés. Là d’où ils ont fui, c’est le monde habituellement calme des fonds obligataires.

Les prix des obligations ont connu une baisse en 2022 comme nous n’avons pas vu depuis 40 ans. Notre dernier rapport sur les statistiques de marché montre que l’ensemble du marché obligataire mondial (couvert en dollars canadiens) était en baisse de 12,3 % à la fin septembre, tandis que l’ensemble du marché obligataire canadien était en baisse de 11,8 %.

Ce sont des chiffres assez horribles pour ce qui est censé être la partie sûre de votre portefeuille. Les investisseurs aux États-Unis ont réagi en vendant des fonds obligataires en masse. Les données de Morningstar montrent que depuis le début de l’année jusqu’au 31 août, 330 milliards de dollars américains sont sortis des fonds communs de placement obligataires et des FNB américains. Étonnamment, c’est l’inverse qui s’est produit au Canada où les fonds communs de placement obligataires ont enregistré des entrées nettes de 1,3 milliard de dollars et les FNB obligataires ont enregistré des entrées nettes de 4,5 milliards de dollars.

L’écart des flux de fonds obligataires entre les deux pays est difficile à expliquer ; cependant, les fonds équilibrés canadiens — ceux qui détiennent une combinaison d’actions et d’obligations — ont suivi la tendance américaine, enregistrant une sortie nette de 6,5 milliards de dollars pour l’année.

Les investisseurs qui fuient les obligations se concentrent sur la douleur à court terme qu’ils ont subie à cause de la chute des prix des fonds, mais passent à côté des nombreuses raisons pour lesquelles les obligations sont devenues plus attrayantes cette année pour les investisseurs à long terme.

Avant d’examiner ces raisons, rappelons pourquoi l’année a été si difficile pour les obligations. Au sortir de la pandémie, l’inflation a augmenté dans le monde entier. Cela a incité les banques centrales, y compris la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine, à augmenter agressivement les taux d’intérêt pour ralentir l’économie et faire baisser l’inflation.

De plus, les banquiers centraux, suivant le président de la Fed, Jérôme Powell, ont aussi clairement indiqué qu’ils feront ce qu’il faut pour maîtriser les hausses de prix, ce qui signifie qu’ils continueront à augmenter les taux jusqu’à ce que le taux d’inflation revienne autour de leur objectif de 2 %.

Les prix des obligations évoluent inversement aux taux d’intérêt, de sorte que lorsque les taux augmentent, les prix des obligations baissent. Par conséquent, la hausse des taux s’est traduite par des pertes en capital sur les placements obligataires. Mais lorsque les prix des fonds obligataires chutent, il est important de se souvenir de l’autre côté de l’équation : la baisse des prix signifie que les obligations paient des taux d’intérêt plus élevés ou, dans le langage de l’industrie, qu’elles rapportent plus.

En fait, la hausse des taux d’intérêt crée un tout nouveau paysage d’investissement par rapport à celui que nous connaissons depuis la crise financière de 2008-09. Les taux d’intérêt les plus bas auxquels nous nous étions habitués sont maintenant dans le rétroviseur.

Les obligations génèrent plus de revenus d’intérêts que par le passé, ce qui augmente les rendements attendus des portefeuilles – une bonne nouvelle pour les investisseurs à long terme. C’est la première raison pour laquelle il est plus propice d’investir dans des obligations, en ce moment, qu’il y a un an.

La deuxième raison est que les obligations continueront d’être un élément de diversification important pour votre portefeuille qui réduit son risque, même en période de hausse des taux d’intérêt.

Les marchés boursiers et obligataires ont été relativement bien corrélés cette année – baissant en tandem – mais c’est un événement très inhabituel. Les prix des obligations ont généralement une corrélation plus faible avec les actions que la plupart des autres grandes classes d’actifs et sont également moins volatils.

Mark Haefele a déclaré dans son blog hebdomadaire, publié le 26 septembre que L’histoire suggère que les obligations reprendront leur rôle traditionnel de diversification. Les périodes où les rendements totaux sur 12 mois chutent simultanément pour les actions et les obligations ont été suivies de périodes de rendement obligataire élevés. En fait, depuis 1930, la performance des obligations sur 12 mois après de telles périodes a été positive 100% du temps.

Personne ne peut prédire l’évolution des taux d’intérêt, comme l’a souligné l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King. Cependant, la situation des obligations s’est améliorée au lieu de se détériorer cette année. Les investisseurs qui ont réduit leurs avoirs obligataires au profit des actions pendant la longue période de faibles taux d’intérêt voudront peut-être revoir leur allocation d’actifs.

Pour plus d’informations sur l’investissement et les finances personnelles, veuillez télécharger notre balado «Sujet Capital » .