La valeur d’un bon conseil financier
par James Parkyn - PWL Capital - Montréal
Septembre a marqué le 25ᵉ anniversaire d’une étape importante dans le monde du conseil financier. En 2001, la firme de placement Vanguard publiait son étude Advisor’s Alpha — une recherche qui a redéfini la façon dont les conseillers ajoutent de la valeur pour les investisseurs.
Plutôt que de mesurer le succès à la capacité de battre le marché, l’étude proposait que les conseillers se concentrent sur la construction de portefeuille, la planification financière et fiscale, ainsi que sur la discipline.
Vanguard a ensuite quantifié ces résultats pour en démontrer l’impact : selon la firme, les conseillers qui appliquent les meilleures pratiques en gestion de patrimoine peuvent ajouter jusqu’à 3 % ou plus de rendement net annuel à leurs clients. Cette valeur ajoutée se compose considérablement au fil des années.
Cette valeur ne provient pas de la prédiction du prochain mouvement du marché, mais bien de l’accompagnement des investisseurs pour qu’ils prennent de bonnes décisions et atteignent leurs objectifs financiers.
D’où vient cette valeur ?
Encadrement comportemental – jusqu’à 2 % ou plus
Selon Vanguard, l’une des contributions les plus importantes d’un bon conseiller est le coaching comportemental. Lors des fluctuations du marché, la peur et l’euphorie peuvent pousser les investisseurs à poser des gestes impulsifs qui nuisent à leur plan. Un conseiller expérimenté et compétent aide ses clients à garder le cap lorsque les marchés chutent et à éviter l’excès de confiance lorsqu’ils montent.
Les recherches de Vanguard montrent que les investisseurs qui ont conservé une répartition 50 % actions / 50 % obligations pendant la crise financière de 2008 ont obtenu un rendement de 209 % d’ici 2024 — contre une perte de 16 % pour ceux qui étaient passés entièrement en liquidités.
Ceux qui ont maintenu un portefeuille équilibré pendant la crise de la COVID ont gagné 31 %, tandis que les investisseurs qui sont sortis du marché ont perdu 12 %.
« Ces chiffres démontrent qu’un investisseur diversifié a bien performé en conservant un portefeuille équilibré, même à travers de fortes baisses des marchés », indique Vanguard.
« Passer à une répartition plus conservatrice est une réaction naturelle. Cependant, bien qu’il soit compréhensible de vouloir apaiser une douleur ou une anxiété immédiate, s’écarter de sa répartition d’actifs à long terme après un repli du marché s’est révélé néfaste pour la croissance future du portefeuille. »
Récolte des pertes fiscales – jusqu’à 1,5 %
Les conseillers peuvent ajouter jusqu’à 1,5 % de rendement net annuel grâce à la stratégie de récolte des pertes fiscales (tax-loss harvesting). Elle consiste à vendre des placements ayant perdu de la valeur pour réaliser une perte qui viendra compenser les gains imposables, puis à réinvestir le produit de la vente afin de maintenir l’exposition au marché.
Sélection des placements et répartition d’actifs – jusqu’à 1 % ou plus
Les conseillers peuvent ajouter 1 % ou plus en concevant un diversifié et à faibles frais, adapté aux objectifs et à la tolérance au risque du client. Le montant exact varie selon le portefeuille.
Une bonne diversification permet d’être exposé aux titres les plus performants tout en évitant de courir après les gains passés. Comme nous l’avons mentionné dans un récent blog, une petite fraction des actions — seulement 4 % — a généré toute la création de richesse boursière entre 1926 et 2023, au-delà d’un placement sans risque dans des bons du Trésor américain. Plus de la moitié des actions ont perdu de l’argent sur leur durée de vie.
Nous ne pouvons pas savoir quelles seront les gagnantes des prochaines années, mais nous pouvons y être exposés en détenant des fonds indiciels de marché total qui regroupent toutes les entreprises des divers indices de marché. On peut diversifier davantage en détenant un mélange d’actions américaines, internationales et domestiques, ainsi que des obligations.
Stratégie de retrait – jusqu’à 1 %
Comment décaisser son portefeuille est une question cruciale. Que ce soit pour la retraite ou un autre objectif, une stratégie de retraits planifiée peut réduire l’impôt à payer et aider les actifs à durer plus longtemps.
Les conseillers peuvent avoir un impact important : selon Vanguard, une approche coordonnée peut ajouter jusqu’à 1 % de rendement annualisé par rapport à des retraits aléatoires, tout en réduisant le risque d’épuiser les actifs trop rapidement.
Rééquilibrage – jusqu’à 0,12 %
Les bons conseillers aident leurs clients à rééquilibrer régulièrement leur portefeuille pour le ramener à sa répartition cible. Le rééquilibrage consiste à réduire les positions devenues trop importantes et à réinvestir dans celles qui ont moins performé. L’objectif : garder le portefeuille aligné sur les objectifs et la tolérance au risque, tout en maintenant une exposition aux gagnants du marché.
Selon Vanguard, cela peut ajouter jusqu’à 0,12 % de valeur par année. Cela peut sembler minime, mais l’effet devient significatif lorsqu’il se compose sur plusieurs années.
Inspirer la confiance
Les chiffres de Vanguard sont impressionnants, mais je crois qu’ils ne reflètent qu’une partie de ce que les bons conseillers apportent réellement. Une grande part de leur impact ne se mesure pas en pourcentage. Elle se manifeste par de meilleures décisions, moins de stress et la confiance nécessaire pour maintenir la discipline essentielle à la réussite financière.
Chez PWL, nous sommes fiers de notre métier, et la recherche de Vanguard en illustre bien la raison. Il s’agit d’aider les gens à bâtir une perspective, une résilience et une richesse qui perdurent bien au-delà d’un simple cycle de marché.
Pour lire d’autres analyses sur la finance personnelle et l’investissement — notre balado, nos blogues, nos livrets électroniques, nos portefeuilles modèles et nos statistiques de marché — visitez le site de l’équipe Parkyn-Doyon La Rochelle de PWL Capital ainsi que notre site Sujet Capital.

