Les rendements de vos portefeuilles devraient être plus faibles à l’avenir. Il est temps de s’y habituer.

par James Parkyn

Les lecteurs qui connaissent la philosophie de PWL Capital savent que nous ne faisons pas de prédictions sur l’orientation des marchés pour les mois ou les années à venir.

Nous sommes convaincus que personne ne peut prédire les marchés. Bien que de nombreux gestionnaires de fonds actifs, analystes et commentateurs tentent de vous faire croire le contraire.

Ne cherchez pas plus loin que 2020 pour obtenir la preuve de la futilité de prédire les mouvements du marché. Personne n’a prédit le krach provoqué par la COVID ou la reprise remarquable qui a suivi.

Néanmoins, la planification financière oblige les investisseurs à prendre en considération non seulement des facteurs personnels tels que leur horizon de placement et leur tolérance au risque, mais aussi à émettre des hypothèses sur les taux de rendement futurs.

Quelle combinaison d’actions et d’obligations pourrait vous offrir le niveau de croissance dont vous avez besoin pour atteindre vos objectifs de revenu de retraite? À quel point les marchés vont-ils être houleux? Pour répondre à ces questions, les planificateurs financiers utilisent les taux de rendement et les niveaux de risque attendus pour différentes classes d’actifs.

Chez PWL, le directeur de la recherche Raymond Kerzérho nous fournit sa meilleure estimation des rendements des actions et des obligations au cours des 30 à 40 prochaines années. Ses projections sont basées sur les prix actuels des actifs et leur historique de rendement. La méthodologie utilisée par Raymond est expliquée dans cet article.

Dans son dernier rapport, son analyse a produit un rendement réel espéré (hors inflation) de 4,7% pour les actions mondiales, ou un rendement nominal de 6,0%, si vous prenez en compte une inflation de 1,3% pour le futur. Bien sûr, ce sont des moyennes; il y aura beaucoup de hauts et de bas en cours de route.

Après un segment sur les rendements espérés dans un épisode récent de notre balado Sujet Capital, un auditeur nous a écrit pour demander pourquoi les rendements des actions devraient être si bas dans les années à venir.

La première observation est qu’ils ne sont pas si bas par rapport aux normes historiques. Au cours des 121 dernières années, les actions mondiales ont fourni un rendement réel annualisé de 5,2%, selon le Global Investment Returns Yearbook de Credit Suisse. Au cours des 20 dernières années, les marchés boursiers mondiaux ont généré un rendement réel similaire de 5,0% par an.

Cependant, les rendements élevés au cours de la dernière décennie pourraient biaiser la perception des investisseurs sur ce qu’ils devraient obtenir des marchés boursiers. Rappelons qu’en 2011, la bourse commençait à se remettre de la crise financière et les cours des actions, notamment aux États-Unis, étaient bien inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. Depuis lors, les actions mondiales ont généré un rendement annualisé de près de 11%.

Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Le ratio cours / bénéfice Shiller-CAPE est passé de 21 en 2011 à 35 à l’heure actuelle pour le marché américain. L’appréciation des prix a été moins spectaculaire en Europe, mais les prix des actions sont beaucoup plus élevés qu’il y a dix ans.

C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les rendements des actions devraient être inférieurs à l’avenir. En combinant des rendements plus faibles des actions et des obligations, nous concluons qu’un portefeuille composé de 60% d’actions et de 40% d’obligations aura un rendement espéré de seulement 4,34% par an. C’est près de deux points de pourcentage de moins que les 6,15% que les marchés ont effectivement rapporté au cours des 20 dernières années.

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs? Premièrement, c’est un signal fort pour tempérer vos propres attentes. Dans un environnement à faible rendement, les investisseurs sont souvent tentés de prendre des risques excessifs pour tenter de battre le marché.

Encouragés par les médias financiers, les investisseurs sont la proie du biais de récence et ils poursuivent les dernières idées d’investissement en vogue et finissent par se brûler. L’année dernière, ils auraient peut-être décidé de d’investir massivement dans les titres de croissance. Mais les marchés peuvent se redresser rapidement et sans avertissement. Jusqu’à présent cette année, les actions de valeur surpassent largement celles de croissance.

La deuxième conclusion que les investisseurs devraient tirer des rendements futurs inférieurs est qu’il est essentiel de capturer chaque pourcentage de rendement disponible. C’est pourquoi, chez PWL, nous accordons tant d’importance à la diversification du portefeuille, à l’efficacité fiscale et au rééquilibrage.

Construire de la richesse à long terme vous oblige à prendre des décisions basées sur les meilleures données disponibles, puis à demeurer discipliné grâce à votre plan dans les bons et les mauvais moments. Une vision réaliste des rendements futurs est une partie importante de l’équation.

Les dangers cachés des titres à dividendes

par James Parkyn

Investir dans les titres à dividendes semble être plus populaire au Canada qu’aux États-Unis et que dans d’autres pays, bien que ce soit difficile de le prouver. Certes, la couverture médiatique, les sites Web et les fonds communs de placement consacrés aux stratégies d’investissement axées sur les dividendes ne manquent pas.

La popularité des approches axées sur les dividendes peut refléter, au moins en partie, le traitement fiscal spécial que reçoivent les dividendes canadiens ou une préférence nationale en faveur des actions des banques, des entreprises de télécommunications, des services publics et d’autres payeurs de dividendes de premier ordre.

Quelle qu’en soit la raison, la fascination de nombreux investisseurs canadiens pour les dividendes trahit une incompréhension du fonctionnement des rendements des actions et expose les portefeuilles à un risque plus élevé.

Les rendements des actions sont composés de gains en capital (augmentations de prix) et de dividendes. Comme l’explique cet excellent article de notre collègue de PWL, Dan Bortolotti, les dividendes et l’appréciation des prix sont les deux faces d’une même médaille.

Si une entreprise paie 1 $ par action en dividendes en espèces sur les bénéfices, ses actions perdent en théorie de 1 $ par action. Comme l’explique Dan : « Cette baisse de prix ne sera pas d’un cent pour un cent, le prix peut même parfois être emporté par les fluctuations normales des marchés. Mais il y a toujours un compromis. Après tout, lorsqu’une entreprise verse, par exemple, 10 millions de dollars de dividendes, elle doit valoir 10 millions de dollars de moins. »

Par conséquent, cela ne devrait pas faire une différence que vos rendements proviennent de dividendes ou d’une appréciation du capital (sans tenir compte des taxes et des coûts de transaction).

Cependant, la relation directe entre le cours de l’action et les dividendes est clairement un concept difficile à saisir pour de nombreux actionnaires et qui peut conduire à des paris d’investissement risqués. Le premier de ces risques est une perte importante de diversification à laquelle les investisseurs en dividendes sont sujets.

Un focus sur les titres à dividendes exclut un nombre important et croissant d’entreprises qui ne versent pas de dividendes, malgré des bénéfices élevés. Un exemple frappant est Berkshire Hathaway de Warren Buffett, qui n’a jamais versé de dividende sous sa direction. En fait, près de la moitié de toutes les sociétés américaines cotées en bourse n’ont versé aucun dividende entre 1963 et 2019, selon cet article.

Le problème est aggravé par la concentration sectorielle des actions à rendement élevé versant des dividendes. Cette situation est particulièrement prononcée au Canada, où les fonds de dividendes sont dominés par un nombre relativement restreint d’actions du sectur financier, d’entreprises de télécommunications, de pipelines et du secteur de l’énergie.

Ensuite, il y a le risque que les versements de dividendes soient réduits ou éliminés pendant les récessions. Ce fut le cas à la fois pendant la crise financière de 2008-2009 et pendant la pandémie, lorsqu’une entreprise sur cinq a réduit ses paiements et une sur huit les a complètement éliminés.

Enfin, les investisseurs achètent souvent des actions à dividendes pour le revenu, mais c’est moins efficace sur le plan fiscal que de vendre des actions pour générer des liquidités.

Les premiers mois de 2021 ont été favorables aux investisseurs en dividendes, le marché passant des actions de croissance aux actions de valeur, une catégorie qui comprend de nombreuses entreprises qui versent des dividendes. Le FNB iShares Canadian Select Dividend ETF, le plus grand fonds du genre au Canada, a généré un rendement de 12,99% au premier trimestre, surpassant facilement le rendement de 8,11% du FNB iShares Core S&P/TSX Capped Composite Index ETF.

C’était une histoire très différente l’année dernière. Les promoteurs des titres à dividendes affirment souvent que ces actions résistent mieux aux ralentissements, mais ce n’était certainement pas le cas pendant le krach et la reprise causée par la pandémie. Les FNB axés sur les actions canadiennes à dividendes ont été déclassés en 2020 par les FNB qui répliquent l’indice composé S & P / TSX. Le FNB de dividendes iShares a généré un rendement de -0,51 par rapport à +5,61 pour le FNB indiciel composé S & P / TSX.

Il est clair que la meilleure façon de créer de la richesse à long terme est de diversifier son portefeuille aussi largement que possible au sein des classes d’actifs et des zones géographiques. L’investissement en dividendes échoue non seulement le test de la diversification, mais vous expose également au risque de ne pas générer le revenu sur lequel vous comptez.

Certes, les dividendes sont une partie importante des rendements globaux des marchés boursiers. Cependant, comme on le dit souvent, trop c’est comme pas assez!


Tirer les leçons de la liquidation du marché obligataire

par James Parkyn

Le marché boursier est sans aucun doute la star du monde de l’investissement – il retient la plus grande attention des médias, des analystes et des investisseurs individuels.

Cela a été particulièrement vrai au cours de l’année dernière, grâce à un puissant marché haussier qui a suivi le krach provoqué par la crise de la COVID qui a fait grimper l’indice composé S&P TSX de plus de 65% et le S&P 500 de plus de 75% à partir du bas atteint le 23 mars 2020.

Le marché obligataire, en revanche, n’attire généralement pas beaucoup l’attention du grand public, même s’il est beaucoup plus important en termes des sommes investies que le marché boursier et joue un rôle crucial à la fois dans l’économie et dans les portefeuilles d’investissement diversifiés.

Cela étant dit, le marché obligataire a fait les manchettes ces derniers temps. Depuis le début de l’année, les prix des obligations dans le monde ont fortement chuté et les rendements ont grimpé en flèche. (Les rendement obligataires représentent ce que les investisseurs reçoivent des intérêts payés par les obligations. Les prix et les rendements des obligations évoluent en sens inverse.)

Après avoir atteint un creux de seulement 0,45% l’été dernier, le rendement des obligations du gouvernement du Canada échéant dans 10 ans a plus que triplé pour s’établir à environ 1,50% actuellement. L’histoire a été similaire aux États-Unis et dans d’autres grands marchés.

La baisse des prix des obligations (et la hausse des rendements) reflète l’optimisme croissant quant à une croissance économique plus forte alors que les campagnes de vaccination s’accélèrent et que des stimuli continuent d’être injectés dans l’économie par les gouvernements et les banques centrales. Les investisseurs parient qu’une croissance plus rapide entraînera une hausse de l’inflation, ce qui entraînera une hausse des taux d’intérêt.

C’est un grand changement par rapport au sentiment qui a poussé les prix des obligations à la hausse l’an dernier. À l’époque, l’économie souffrait d’une récession historique, les banques centrales réduisaient les taux d’intérêt et, contrairement à maintenant, la préoccupation était la déflation, pas l’inflation. Les prix des obligations ont fortement augmenté, propulsant les rendements à des niveaux les plus bas.

En raison de cette hausse des prix, le marché obligataire canadien a généré un excellent rendement de 8,69% en 2020. La situation est très différente jusqu’à présent en 2021. La baisse des prix des obligations a effacé plus de la moitié des gains de 2020 en seulement deux mois.

Cela démontre le risque relatif des obligations à long terme, qui sont beaucoup plus sensibles aux variations des taux d’intérêt que les obligations à court terme.

Les taux d’intérêt étant si bas, de nombreux investisseurs ont décidé d’acheter des obligations à plus long terme ou des obligations de moindre qualité parce qu’elles offrent des rendements plus élevés. Cette prise de risque correspond à un engouement général d’acheter des actifs de toutes sortes, des crypto-monnaies aux actions de technologies en passant par les sociétés d’acquisition à vocation spéciale (SPAC).

Cependant, comme nous l’avons vu avec le renversement des rendements obligataires, les marchés des capitaux peuvent changer rapidement. Warren Buffett a d’ailleurs mis en garde les investisseurs face aux obligations de mauvaise qualité dans sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway.

Il est important de se rappeler le rôle qu’une allocation obligataire doit jouer dans votre portefeuille. Elle est là pour amortir la volatilité du marché boursier et fournir des liquidités. C’est pourquoi nous nous en tenons à des fonds obligataires à court terme et de haute qualité dans les portefeuilles que nous gérons. Leur faible volatilité joue un rôle de stabilisation que nous recherchons tout au long des cycles de marché.

Quant à la récente baisse des prix des obligations, la bonne nouvelle est que cette douleur à court terme cédera la place à un gain à long terme. Les rendements obligataires ont augmenté, ce qui signifie des rendements obligataires espérés plus élevés à long terme.

Pourquoi s’inquiéter d’une autre bulle spéculative?

par James Parkyn

Cela fait presque un an que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une pandémie mondiale en réponse à la propagation de la COVID-19. Comme nous en avons discuté dans notre revue de la performance de 2020, personne n’aurait pu prédire les événements extraordinaires de l’année qui vient de s’écoulée ou la réaction des marchés.

Lorsque la gravité de la crise pandémique est devenue claire, le krach boursier qui s’en est suivi en février et mars 2020 a été le pire depuis 1929. Les marchés sont se ensuite repris à une vitesse extraordinaire et ont terminé l’année à des sommets sans précédent.

Ce fut une année mémorable et pas comme les autres qui nous a rappelé de façon remarquable l’importance de la discipline et d’une saine allocation d’actifs. Nous avons aussi été exposé de nouveau au danger d’essayer de prédire les mouvements des marchés en quittant et en revenant dans l’espoir de réduire les pertes et de maximiser les gains.

C’est ce qu’on appelle le « market timing » et les études ont démontré que c’est l’une des pires erreurs que l’on puisse faire en tant qu’investisseur. La firme de recherche Dalbar a par exemple constaté que les mauvaises décisions ont amené l’investisseur moyen des fonds d’actions américaines à obtenir des rendements annuels inférieurs de 4,7 points de pourcentage à ceux de l’indice S&P 500 au cours des 20 années jusqu’à la fin de 2015.

Les gens qui essaient de prédire les marchés sont souvent motivés par la peur des pertes ou le désir de faire de gros profits, mais comme nous l’avons vu de façon dramatique l’an dernier, il est impossible de prévoir où vont les marchés.

Le danger devient plus clair lorsque nous approfondissons un peu plus les tendances récentes. Les actions de croissance en général – celles des grandes sociétés technologiques en particulier – ont produit de loin les meilleurs résultats en 2020. Aux États-Unis, les actions de croissance à grande et moyenne capitalisation ont enregistré un rendement de 36% contre seulement 1% pour les actions de valeur – la plus grande divergence jamais enregistrée.

La flambée des prix a capté l’imagination de nombreux investisseurs qui ont acheté des titres technologiques et d’autres investissements populaires, comme les actions de Tesla ou la crypto-monnaie Bitcoin. Pendant ce temps, d’autres se débarrassent de leurs actions parce qu’ils craignent qu’une bulle spéculative ne se soit gonflée comme celle observée à l’ère des dot.com de la fin des années 1990.

Qui a raison? Un investisseur rationnel n’a pas à choisir l’une ou l’autre approche. L’antidote au stress des conditions actuelles du marché est un portefeuille largement diversifié entre les classes d’actifs et les zones géographiques et une perspective à long terme.

Nous ne déterminons pas si les actions de croissance américaines sont dans une bulle, mais nous observons que les actions de valeur et les marchés dans d’autres parties du monde se négocient actuellement à des valorisations bien inférieures. La beauté de la diversification réside dans le fait que lorsqu’un marché est en baisse, d’autres se comportent relativement mieux.

L’année dernière a été un vrai test pour la gestion de nos émotions

par James Parkyn

Dans les rétrospectives de fin d’année parues au cours des dernières semaines, on nous a rappelé à quel point l’année 2020 a été extraordinaire sur tant de fronts.

De la pandémie de la COVID au mouvement Black Lives Matter en passant par les élections américaines tendues et de nombreux autres événements mémorables, ce fut une année qui a défié notre résilience émotionnelle comme aucune autre dans l’histoire récente.

Elle ne fut pas différente sur les marchés. Le krach boursier de mars a cédé la place à une reprise rapide comme l’éclair. Pour les investisseurs, 2020 a été un véritable test en temps réel de notre tolérance au risque et de notre capacité à contrôler nos émotions face à une volatilité exceptionnelle.

Pour tirer les leçons d’investissements de 2020, il est instructif de repenser à ce que nous avons ressenti à différents moments de l’année. La chute initiale du marché a naturellement provoqué la peur chez beaucoup, en particulier parce qu’elle est survenue à un moment de grande incertitude dans d’autres domaines de notre vie, alors que nous traversions une crise de santé publique et économique.

Lorsque les marchés se sont redressés, de nombreux investisseurs étaient encore en train de panser leurs plaies et craignaient que la reprise ne puisse être soutenue. Comme on a pu le constater, l’intervention massive des gouvernements et des banques centrales soutenant l’économie et les marchés, ont permis aux investisseurs de devenir de plus en plus confiants dans la durabilité de la reprise.

Les gains remarquables du marché depuis mars se sont à nouveau concentrés dans le secteur de la technologie où l’enthousiasme a été alimenté par les effets économiques de la pandémie, notamment le travail à distance et les achats en ligne. Et puis il y a Tesla – un phénomène en soi.

Lorsque la peur s’estompe, les regrets prennent souvent le dessus. Combien d’argent auriez-vous pu gagner en pariant sur quelques grands noms de la technologie plutôt qu’en diversifiant largement vos investissements?

Qu’en est-il de la force du marché boursier américain par rapport aux marchés développés et émergents ailleurs dans le monde? Ne serait-il pas plus logique de se concentrer sur le marché américain.

Cependant, si 2020 nous a appris quelque chose, c’est à quel point les marchés peuvent être imprévisibles. Nos portefeuilles doivent être conçus à la fois pour résister aux évènements inattendus et profiter au maximum des contextes plus favorables.

L’auteur Larry Swedroe l’a observé dans sa critique du livre, The Psychology of Money de Morgan Housel, ce ne sont pas des eaux faciles à naviguer : « Des événements imprévus et la chance peuvent conduire à de bonnes décisions donnant de mauvais résultats et de mauvaises décisions donnant de bons résultats », écrit Swedroe. « Le succès est un mauvais enseignant car il peut nous inciter à penser que nous ne pouvons pas perdre. Ainsi, nous ne devons pas devenir trop confiants en notre jugement lorsque les choses se passent bien. De même, l’échec est un mauvais enseignant car il peut inciter les gens intelligents à penser que leurs décisions étaient mauvaises, alors que l’échec n’était que la réalité impitoyable du risque. »

Il n’est pas facile pour les personnes brillantes et prospères d’accepter leur incapacité à déjouer les marchés. Cependant, s’en tenir à un portefeuille bien conçu à travers les bons et les mauvais moments est la marque de l’investissement intelligent.

Aider les clients à gérer leurs émotions est une partie importante de ce que nous faisons ici chez PWL Capital. Nous croyons que notre rôle de conseillers est d’aider les gens à prendre de bonnes décisions, et non d’être des facilitateurs qui approuvent des changements risqués motivés par des émotions passagères.

L’année à venir réserve sans aucun doute plus de surprises, mais il y a beaucoup d’espoir avec le déploiement de vaccins dans le monde. Nous serons là pour garder vos investissements et vos finances personnelles sur la bonne voie, et toute l’équipe PWL vous souhaite une année 2021 heureuse, saine et prospère.

L’étude des performances passées ne vous mènera pas là où vous voulez aller

par James Parkyn

Les investisseurs ont vécu une année de montagnes russes en 2020. Une profonde chute du marché boursier au printemps dernier a été suivie d’un puissant rallye qui a propulsé le S&P 500 vers de nouveaux sommets et le S & P / TSX Composite qui flirt avec un nouveau record.

Imaginons Robert, un épargnant qui planifie sa retraite et qui est resté en marge de toutes ces turbulences et a finalement décidé de franchir le pas et d’investir une partie de son argent en bourse.

Robert regarde les chaînes d’information financière à la télévision et a entendu divers gestionnaires de fonds communs de placement prédire où les marchés et les actions individuelles se dirigeront dans les mois à venir. Avec tous les conseils et prédictions contradictoires qu’il a entendus, il n’est pas surprenant qu’il ait du mal à décider à quels gestionnaires faire confiance avec son argent.

C’est à ce stade que Robert et son conseiller en placement décident de se pencher sur les performances passées de divers fonds communs de placement afin de trouver les meilleurs à acheter.

Bien sûr, ils connaissent les petits caractères au bas des documents de marketing des fonds communs de placement qui préviennent que « les performances passées ne sont pas un indicateur des résultats futurs », mais comment Robert est-il censé choisir autrement?

Malheureusement pour lui et pour d’innombrables autres investisseurs dans des fonds activement gérés, les petits caractères ne sont pas superflus! Les performances passées des fonds n’offrent en fait guère de précisions sur les rendements futurs.

Les recherches menées par Dimensional Fund Advisors montrent que seulement 21% des fonds d’actions du premier quartile aux États-Unis ont maintenu un classement dans le premier quartile au cours des cinq années suivantes (dans les données de 2009 à 2019). Pour les titres à revenu fixe, le résultat est de 29%.

Même si vous étiez l’un des chanceux à avoir investi dans l’un de ces fonds les plus performants, vous n’auriez eu aucun moyen de le savoir lorsque vous avez effectué votre investissement. Les chances n’étaient définitivement pas de votre côté.

En effet, un pourcentage énorme de gestionnaires de fonds ne génère pas de rendements supérieurs à leur indice de référence. Dans le cas des fonds d’actions américaines gérés activement, 89% ont sous-performé l’indice S&P Composite 1500 sur dix ans jusqu’à la fin de 2019, selon le rapport SPIVA publié par S&P Dow Jones.

Même un gestionnaire de fonds communs de placement capable de battre le marché pendant 10 ans ou plus pourrait bien être tout simplement chanceux.

Bill Miller représente sans doute un des exemples le plus spectaculaires d’un gestionnaire dont la chance a tournée. Gérant le fonds phare de Legg Mason, Miller a battu l’indice S&P 500 pendant 15 années consécutives de 1991 à 2005. Puis, alors que la crise financière et la récession commençaient, Miller a fait des paris désastreux sur les actions du domaine financier qui ont conduit son fonds à perdre les deux tiers de sa valeur à la fin de 2008.

Miller a lui-même attribué sa séquence de victoires à « peut-être 95% de chance ». Un autre ancien stratège en investissement de Legg Mason a estimé que la probabilité de battre le marché dans les 15 années se terminant en 2005 était d’une sur 2,3 millions.

La réalité est que se fier aux performances passées pour choisir ses investissements, c’est comme conduire sa voiture en regardant dans le rétroviseur. Cela ne fonctionne pas (sauf si vous conduisez en marche arrière). Les preuves montrent clairement que les fonds gérés activement ne peuvent pas battre systématiquement le marché et étudier leurs performances passées ne vous donnera que l’illusion qu’ils peuvent.

Pour Robert, la réponse est d’arrêter de se soucier de trouver les meilleurs gestionnaires actifs et plutôt d’utiliser des fonds indiciels gérés passivement pour construire un portefeuille largement diversifié et à faible coût. C’est ainsi que vous devez garder les yeux sur la route à parcourir et vous préparer à tous les virages, bosses ou détours qui pourraient survenir en cours de route.