Bilan de mi-année 2025 : Rester investi a porté ses fruits
par James Parkyn - PWL Capital - Montréal
Nous sommes à mi-parcours de l’année 2025, et une chose est certaine : ce n’est pas une année ennuyeuse.
Entre les fluctuations spectaculaires des marchés, le feuilleton des tarifs douaniers et les tensions géopolitiques, c’était une véritable leçon d’imprévisibilité et de gestion des émotions. Les investisseurs ont assisté à l’une des corrections boursières les plus marquantes des dernières années, mais ceux qui sont restés investis ont aussi profité d’un rebond spectaculaire.
Le président Trump a lancé le bal en avril en annonçant des tarifs douaniers agressifs contre les principaux partenaires commerciaux. Sa stratégie économique baptisée « Journée de la libération » a choqué les investisseurs par son ampleur, sa rapidité et son imprévisibilité.
En quelques jours, des milliers de milliards de dollars de valeur boursière se sont évaporés à l’échelle mondiale, comme François et moi en discutons dans notre plus récent balado Sujet Capital.
Chute à deux chiffres
Comme François et moi en discutons dans notre plus récent balado de Sujet Capital, des milliers de milliards de dollars de valeur boursière se sont envolés en quelques jours à l’échelle mondiale. L’indice composé S&P/TSX du Canada a chuté de 12,2 %, l’indice MSCI EAFE des marchés développés a perdu 13,2 %, et l’indice S&P 500 américain a reculé de 14,7 %.
(Pour consulter les données de marché et nos portefeuilles modèles, visitez la section « ressources » de notre site Sujet Capital ou la page de notre équipe sur le site de PWL Capital. Ces portefeuilles peuvent aider les lecteurs à évaluer leurs propres résultats.)
Particulièrement notable : la réaction négative du marché obligataire. Normalement, lorsque les actions chutent, les investisseurs se tournent vers la sécurité des obligations d’État, ce qui fait baisser les rendements et monter les prix.
Mais cette fois-ci, c’est l’inverse qui s’est produit. Les rendements ont augmenté et les prix ont baissé. Les investisseurs craignaient que les tarifs douaniers ne déclenchent de l’inflation — des craintes amplifiées par l’augmentation des déficits fédéraux américains.
Montagnes russes boursières
Selon certains rapports, la flambée des rendements obligataires aurait forcé le président Trump à suspendre les tarifs à peine une semaine après leur annonce. Cela a entraîné le plus grand rebond boursier en une seule journée depuis 2008. L’indice S&P 500 a bondi de 9,5 %, le Nasdaq de 12 %, et le Dow Jones de 8 %.
Ce scénario illustre parfaitement pourquoi nous ne tentons jamais d’anticiper les marchés. Un investisseur qui aurait vendu lors de l’annonce des tarifs et n’aurait pas réinvesti au creux du marché aurait gravement nui à son portefeuille.
C’est un rappel puissant que réagir de manière émotive peut coûter cher et nuire à votre performance à long terme. Comme nous le répétons depuis des années, le « market timing » n’est pas une stratégie à adopter.
Virage vers des politiques monétaires plus souples
Comme si cela ne suffisait pas, les investisseurs ont été mis à l’épreuve par d’autres nouvelles inquiétantes, notamment la guerre en Ukraine et l’attaque des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis. Cette dernière a provoqué une hausse de 16 % du prix du pétrole brut, suivie d’une chute aussi rapide après l’annonce d’un cessez-le-feu.
Au milieu de ce chaos, plusieurs banques centrales ont commencé à adopter des politiques monétaires plus accommodantes pour soutenir la croissance alors que l’inflation se modère. Au Canada, l’inflation s’établit à 1,9 % contre 2,7 % en juin l’an dernier. Cela a permis à la Banque du Canada de réduire son taux directeur, passant de 3,25 % en début d’année à 2,75 %. L’économie canadienne continue de croître, mais à un rythme modeste — 1,3 % sur une base annuelle.
Aux États-Unis, la situation est différente : l’inflation a grimpé à 2,7 % en juin, ce qui a poussé la Réserve fédérale à maintenir son taux directeur inchangé à 4,5 % jusqu’à présent en 2025.
Rendements élevés, actions en hausse
Du côté des marchés, les rendements obligataires au Canada et aux États-Unis demeurent bien au-dessus de la moyenne. Le rendement des obligations canadiennes à 10 ans s’élevait à environ 3,3 % à la fin juin, contre 4,4 % pour les bons du Trésor américain à 10 ans. Ces rendements relativement élevés sont une bonne nouvelle pour les investisseurs dont les portefeuilles contiennent une forte pondération en obligations.
Les marchés boursiers ont fait preuve d’une résilience surprenante compte tenu des turbulences géopolitiques et tarifaires. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a grimpé de 10,2 % au premier semestre de l’année. Une performance d’autant plus remarquable que le Canada a été l’une des cibles principales de la rhétorique protectionniste du président Trump.
Rebond spectaculaire des actions américaines
Les marchés américains ont connu des fluctuations extrêmes. En avril, les indices S&P 500 et Nasdaq avaient perdu plus de 20 % depuis leurs sommets précédents, entrant officiellement en territoire baissier. Mais ils ont ensuite rebondi, et l’indice S&P 500 atteint maintenant de nouveaux sommets historiques.
Après toute cette volatilité, le marché américain dans son ensemble affichait une hausse de 5,8 % depuis le début de l’année en dollars américains, à la fin juin. En dollars canadiens, la hausse n’était que de 0,2 %, en raison de l’appréciation marquée du huard face au billet vert.
La chute du dollar américain cette année est un autre fait marquant. Le billet vert a reculé de 10,8 % par rapport à un panier de grandes devises, en raison de l’instabilité commerciale, des préoccupations budgétaires aux États-Unis et d’autres facteurs.
Pendant ce temps, les actions internationales ont bien performé. L’indice MSCI EAFE des marchés développés a progressé de 13,2 % en dollars canadiens depuis le début de l’année, tandis que les actions des grandes et moyennes capitalisations des marchés émergents ont gagné 9,5 %.
Discipline et patience : des alliées précieuses
Dans l’ensemble, les investisseurs avaient toutes les raisons d’être nerveux jusqu’ici en 2025. Mais ceux qui sont restés investis dans des portefeuilles mondiaux bien diversifiés ont été généreusement récompensés.
Une fois de plus, les marchés ont été de grands professeurs. Ils nous rappellent constamment qu’à long terme, la discipline et la patience finissent par porter leurs fruits.
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